Il y a vingt ans, internet ne rassemblait que quelques millions d’utilisateurs. En 2018, on estime qu’ils sont plus de quatre milliards à travers le monde à surfer régulièrement à travers les réseaux sociaux, les sites de e-commerce ou le contenu culturel. Face à la création exponentielle de sites web, l’utilisation de moteurs de recherche est indispensable pour trouver les informations désirées. L’offre répond toujours à la demande, et les différents moteurs de recherche en activité se disputent avidement les parts de marché à saisir. Loin d’être équitable, ce partage pourrait se résumer à la domination incontestable de Google sur ses concurrents, même s’il est possible de nuancer l’information.
Comment estime-t-on les parts de marché d’un moteur de recherche ?
Il semble à priori difficile de quantifier le trafic massif et désorganisé des principaux moteurs de recherche en activité. Pourtant, la plupart des gérants de sites internet peuvent analyser leurs propres statistiques pour connaître la provenance de leur visiteurs, c’est-à-dire la page internet sur laquelle ces visiteurs ont eu accès à un lien menant vers le site-cible. Or la grande majorité de ces pages de provenance sont celles de moteurs de recherche, comme la traditionnelle page de résultats de Google, listant les sites qui correspondent au mieux à votre demande. Un gérant de site peut ainsi facilement connaître le partage du trafic des différents moteurs de recherche pour l’accès à son site. La compagnie irlandaise StatCounter, spécialiste du trafic search, en analysant les données de plus de deux millions de sites internet à travers le monde, a ainsi pu établir une statistique de trafic globale et déterminer l’utilisation des différents moteurs de recherche, pays par pays.
L’omniprésence de Google
Sans surprise, c’est évidemment Google qui s’impose en première place du classement, puisqu’il ne représente pas moins de 92,7 % des parts de marché. Face à cela, les moteurs concurrents se disputent les miettes : 2,3 % du marché pour Yahoo, 2,2 % pour Bing, suivi par Baidu, Yandex et DuckDuckGo qui se situent entre 0,3 et 0,8 % du total, bien peu pour inquiéter le géant américain. La domination de Google est d’autant plus impressionnante qu’elle s’exerce sur tous les continents avec la même importance. En Europe occidentale, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, l’Espagne ou la Suède laissent tous plus de 95 % du marché à Google. Le succès est le même dans les principaux pays d’Amérique du Sud : le Mexique, le Brésil, l’Argentine, et le Chili où Google obtient 98,5 % des parts de marché. Parmi les puissances africaines telles que l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Sénégal ou les pays du Maghreb, Google ne descend jamais sous les 92 %. On comprend en voyant cette statistique de trafic que la domination de Google n’est pas le fait de succès locaux et épars, mais d’une implantation globale et durable partout dans le monde.
La résistance asiatique
C’est en Asie que Google peine le plus à convaincre et que les moteurs alternatifs ont le plus de succès. Nuançons tout de suite ce propos : l’Inde et ses 1,3 milliards d’habitants choisissent Google à 97 % tout comme l’Indonésie. A Hong-Kong, le moteur américain prend 85 % du marché, et 74 % en Corée du Sud et au Japon. S’ils sont donc parfois plus modérés, ces chiffres de trafic search témoignent tout de même d’un succès difficile à mettre en doute. Néanmoins, dans ces derniers pays, la concurrence, loin d’être divisée, vient de moteurs de recherche puissants et représentant donc une menace pour Google, potentiellement sur le court terme. Yahoo représente ainsi près de 23 % du marché nippon et 12 % de celui de Hong-Kong. En Corée du Sud, Naver atteint 19 % et Bing 17 % en Corée du Nord. Mais c’est surtout en Chine et en Russie que Google se trouve en position de faiblesse. Et pour cause, La Chine et la Russie sont les deux seuls pays au monde ou Google ne domine pas. Sans entrer dans la géopolitique profonde, disons que les deux puissances asiatiques tiennent à leur autonomie et entendent contrôler elles-mêmes l’accès à leur information et à leur contenu, ou du moins à ne pas laisser ce contrôle aux mains des Etats-unis. Il en résulte l’utilisation massive de moteurs de recherche locaux. En Chine, Baidu, Shenna et Sagu représentent respectivement 66, 14 et 8 % des parts de marché, Google y est tout simplement censuré. En Russie, l’américain est accessible et s’accapare quand même 43 % du gâteau, mais reste en seconde position face à Yandex, le moteur russe et ses 53 % de parts de marché. Ainsi malgré la puissance de Google, il existe des alternatives de qualité, quelques foyers de résistance qui prendront peut-être beaucoup d’importance dans les prochaines années, notamment à l’heure où des voix s’élèvent contre la mainmise de Google sur l’internet mondial.
Et en France ?
La France est sur la même ligne que les principales puissances occidentales et choisit Google à 93,8 %. Bing suit avec 3,2 %, puis Yahoo avec 1,8 %, des chiffres assez proches des moyennes mondiales. On notera tout de même l’émergence de Qwant, un moteur de recherche créé en France en 2013 et au succès grandissant. Bien qu’actuellement modeste, puisqu’il atteint difficilement les 0,6 % de parts de marché, son utilisation croissante et l’approbation du gouvernement à son égard pourrait en faire un moteur prometteur, qui deviendra peut-être à terme une alternative forte face à Google. Fin 2018, Qwant enregistre plus de 60 millions de visites mensuelles, soit deux fois plus de trafic qu’un an plus tôt.
Quelle évolution pour les moteurs de recherche ?
L’émergence d’une concurrence à Google est réelle, et comme nous l’avons vu en Russie ou en Chine, le géant américain peut être contré. Rares sont cependant les pays hostiles aux États-unis, et Google a assurément de beaux jours devant lui. Le moteur phare, qui ne représentait pourtant que 40 % des parts de marché il y a 15 ans a considérablement renforcé son empire, parallèlement à la chute de Yahoo. Ses services toujours plus prisés, tels que Gmail, GoogleMaps, Google Traduction, GooglePlay, Google Chrome ou Youtube le rendent en fait de plus en plus difficile à éviter, et malgré quelques résistances locales, le moteur créé en 1998, et en constante progression depuis, pourrait finir par étouffer toute concurrence sérieuse. Cependant, et aux États-Unis même, Bing pourrait prendre sa place durablement. Représentant actuellement 5,6 % des parts américaines, le moteur connaît une bonne progression, qu’on dit même sous-estimée, et pourrait être une alternative de choix dans un pays où l’on n’apprécie guère le trust ou les monopoles.
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